Il est
des sorties dont on se souvient longtemps. Celle du 3 avril 2019, à Paris, au
musée de l'Architecture et du Patrimoine, dans l'après-midi, puis à la
Philharmonie, le soir, pour assister au concert de l'orchestre philharmonique
de Paris, en fait partie.
Il
faut dire que M. Yves Leroux l'avait remarquablement préparée, avec force
documents écrits et sonores et une organisation sans faille.
De
même que Monique Strohm avait mis l'eau à la bouche de chacune et chacun lors
de ses deux conférences préalables.
Monique,
elle sait tout de Mahler, de l'homme, de son caractère, de ses relations, y
compris des plus intimes presque. A croire
qu'elle a vécu non pas avec lui, mais, en tout cas, non loin de lui.
Nul
besoin de vous dire que nous avons tous pensé à elle, ce 3 avril au soir, lorsque les 2400
spectateurs applaudirent à tout rompre et acclamèrent même spontanément
l'orchestre philharmonique de Paris qui venait de nous offrir un concert
exceptionnel, dont un final extraordinaire de la septième symphonie de Mahler emmené
par des percussions virevoltantes.
De ce
grand spectacle, car c'est un grand spectacle, nous retenons tout : ce que nous
entendons, ce que nous voyons, ce que nous ressentons et vivons. 
Daniel
Harding, le chef, est plus qu'excellent. Il est jeune, dynamique, clair, précis.
C'est un sportif élégant et entraînant. On le suit avec plaisir, comme tous ses
musiciens, hautboïstes, clarinettistes, percussionnistes, harpistes, violonistes,
flûtistes, bref tous, aussi à l'aise les uns que les autres. Et en plus, elles et ils sont tous beaux.
Quel plaisir de les regarder !
Tout
au long de ce concert, j'ai senti, au sein de l'orchestre, un esprit jeune, heureux, léger, aérien
presque, et je vois encore et j'entends de la sorte Kristian Benzuidenhout au
piano qui interprète superbement le concerto n° 22 de Mozart. Quel
virtuose !
Il
faut dire que la salle Pierre Boulez est exceptionnelle également. Son
acoustique, ses formes, ses volumes, ses espaces, ses couleurs, ses lumières,
tout cela ajoute et se mêle au spectacle offert. (Je mets pour ma part un bémol
au confort. La qualité des fauteuils et la place réservée aux jambes et pieds
n'est pas à la hauteur de cette belle réalisation architecturale.)
Cette
dernière remarque nous permet tout naturellement de rappeler la visite rapide,
mais non moins intéressante, du musée de
l'architecture et du Patrimoine que nous avons faite en cours d'après-midi,
sous la conduite de JP Fougeaud, ou d'Yves Leroux, ou à notre guise.
Cette
visite me permet de dire combien nous avons la chance d'avoir un patrimoine
architectural riche, varié et passionnant, de dire combien nos architectes
spécialistes des musées modernes savent utiliser, la lumière, les éclairages,
les couleurs, l'espace, les volumes pour
nous présenter les œuvres merveilleusement, et de dire aussi que nous avons
envie de revenir pour profiter pleinement de l'ensemble, surtout après avoir
consulté tous les documents en PDF fournis sur CD par M. Leroux. Super !
Oui,
ce fut une belle sortie !
Bravo
encore aux organisateurs et particulièrement à M. Leroux.
Bravo
aussi aux responsables du jumelage Reims - Salzburg d'y avoir associé leurs
amis du jumelage Reims - Aachen ! Ce fut
une excellente initiative.
Jean-Pierre Jacquet
